Récupérer ses données soi-même : quels sont les risques ?


recuperer-donnees-disque-dur

Vous pensez avoir les connaissances nécessaires pour récupérer des données perdues ou supprimées ? Dans de nombreux cas, ce type d’opération de sauvetage nécessite un savoir-faire et un outillage très spécifique. La récupération des données soi-même est une opération périlleuse qui peut être lourde de conséquences. Explications.

Pourquoi récupérer les données soi-même ?

« L’instantanéité génère une obligation d’immédiateté » : la phrase est de Nicole Aubert, sociologue et psychologue. On lui doit une réflexion pertinente sur les bouleversements induits par les nouvelles technologies dans notre rapport au temps, qui s’applique parfaitement au cas de figure d’une perte de données. « Le règne du temps court », qu’elle décrit dans son essai « Le Culte de l’urgence » (aux éditions Flammarion), se vérifie dans le comportement d’un utilisateur confronté à une panne informatique ou une mauvaise manipulation entrainant la suppression de fichiers. Face à l’impossibilité d’y accéder, le premier réflexe est en effet de trouver soi-même la solution pour récupérer soi-même ses données professionnelles ou personnelles. Plutôt que de s’adresser à un professionnel, ce qui induit le temps long pour résoudre le problème d’accès aux données.

Plusieurs raisons peuvent expliquer cet empressement dans la récupération des fichiers :

1. Le besoin immédiat des fichiers perdus

Ce cas de figure est d’autant plus vrai dans le cadre professionnel. L’accès aux données est une nécessité « opérationnelle » pour de nombreuses entreprises. Une perte de fichiers fait courir le risque de perturber l’activité voire même de la bloquer partiellement ou totalement, ce qui se traduit par des pertes d’exploitation et/ou un recul de la satisfaction client.

2. La panique en cas de perte de données

Une perte de données résulte d’un dysfonctionnement, et tout le monde ne réagit pas de la même manière face à la survenue d’un incident. Compte tenu de la dimension fonctionnelle ou émotionnelle des fichiers perdus, l’utilisateur peut être pris de panique ; et ainsi souhaiter une résolution rapide du problème, de peur que le temps accentue la difficulté à récupérer les données. Cela relève bien souvent d’une méconnaissance du fonctionnement du stockage des données. C’est aussi « l’obligation d’immédiateté » et « les logiques d’urgence » qu’évoque Nicole Aubert dans son essai : « Ce que je peux avoir dans l’instant, je le veux dans l’immédiat ».

3. Le coût de la récupération des données

Confier son disque dur à un professionnel pour une intervention en récupération de données a évidemment un prix. Alors que récupérer soi-même ses données est gratuit, c’est en tout cas ce que promettent certains tutoriaux accessibles via une simple requête sur les moteurs de recherche. La démarche est à la fois rapide et indolore financièrement en apparence. Mais elle n’est pas sans risques.

Tout le monde peut-il s’improviser technicien informatique ?

Pour récupérer ses données en cas d’incident informatique, il n’existe pas une méthode unique mais différentes procédures selon la nature de la panne.

Panne mécanique : intervention en salle blanche indispensable

recuperation-de-donnees-complexe
Chute, choc violent, exposition prolongée à l’humidité ou à la chaleur, incident électrique : les causes d’une panne mécanique sont nombreuses et aboutissent à un même résultat, rendre le disque dur inutilisable ou les fichiers inaccessibles. En pareille situation, la récupération des données va nécessiter une intervention sur le disque dur pour réparation. Pour cela, pas d’autre choix que d’ouvrir l’appareil via un démontage afin d’examiner les composants pour pouvoir procéder au clonage des données perdues.

Cette opération ne peut s’effectuer qu’en salle blanche pour préserver les chances de récupération des données. Son environnement contrôlé (poussière, humidité, température, etc.) réduit le risque de polluer les plateaux du disque dur, de même que la tenue et les outils utilisés par des techniciens professionnels. Ouvrir un disque dur chez soi sans le matériel ni les connaissances requises revient à condamner le support de stockage et à acter la perte définitive et irréversible des données.

En conséquence, il est fortement recommandé ne se pas s’engager dans le démontage du disque dur pour récupérer soi-même les données. Le confier à un spécialiste permettra de poser le bon diagnostic – il est gratuit chez Data LabCenter – et de maximiser les chances de récupération des fichiers en cas d’intervention.

Panne logique : attention aux logiciels gratuits

On parle aussi de panne logicielle touchant le disque dur. L’intégrité physique du matériel n’est donc pas en question, le dysfonctionnement est généralement causé par une erreur humaine ou un acte de malveillance (virus, attaque informatique). Les données sont inaccessibles en raison d’une erreur de boot ou de la disparition d’une partition par exemple, mais cela ne signifie pas qu’elles ont disparu définitivement. Il faut résoudre le problème et/ou rétablir l’accès aux fichiers avec un outil spécifique, un logiciel de récupération de données.

Ce type de programme est souvent proposé en téléchargement gratuit. Mais utiliser soi-même un logiciel de récupération de données peut aboutir à l’effet inverse à celui recherché, à savoir la destruction des fichiers. Ce sera par exemple le cas si le diagnostic n’est pas le bon – la panne n’est pas logique mais physique. Par ailleurs, le téléchargement du logiciel peut accélérer la perte des données en cas de réécriture par-dessus des fichiers supprimés. Dans ce cas-là, il n’y aura en effet plus aucun moyen de reconstituer les données perdues.

Effectuer soit même la récupération de données supprimées accidentellement ne présente pas de risque si les fichiers se situent dans la corbeille. En effet, il suffit simplement de les restaurer. Si la perte des données est la conséquence d’une panne du disque dur, la solution la plus viable sera de confier l’appareil à un professionnel pour un diagnostic complet et une éventuelle intervention.

Résumé de notre article en vidéo